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L’Aconit, la « reine des poisons » : suicide-mode d’emploi des plantes toxiques sur Internet - 22/04/17

Doi : 10.1016/j.toxac.2017.03.079 
F. Grossenbacher 1, , C. Cornelis 2, C. Richeval 3, 4, J.-F. Wiart 3, J.-M. Gaulier 3, 4, C. Feliu 5, P. Nisse 6, J. Souillé 2, C. Carolet 2
1 Pôle URAD, CHU, Reims, France 
2 Service des urgences adultes, CHU, Reims, France 
3 Laboratoire de toxicologie, CHU, Lille, France 
4 EA 4483, université Lille 2, France 
5 Laboratoire de toxicologie, CHU, Reims, France 
6 Centre Antipoison et Toxicovigilance, CHRU, Lille, France 

Auteur correspondant.

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Riassunto

Objectif

Présenter un cas d’intoxication volontaire par ingestion de graines d’Aconit avec dosages pondéraux de l’aconitine et de ses métabolites dans le sang et l’urine.

Description du cas

À la suite de l’ingestion volontaire de graines d’Aconit (dose supposée ingérée de 7 grammes), une jeune femme de 21 ans est admise au service des urgences, devant la survenue de symptômes cliniques concordants avec ceux d’une intoxication à l’Aconit. Elle présentait alors des paresthésies de la bouche, des douleurs abdominales et une insomnie. L’ECG initial (FC à 110 bpm, PR à 0,178 s, QRS normaux, QT corrigé à 0,469 s) s’est temporairement modifié avec apparition d’un bigéminisme associé à une légère baisse de la tension artérielle pendant une durée de 4heures. La kaliémie était à 4,1mmol/L, la créatinine à 73mmol/L, la troponine inférieure à 5ng/L, les ALAT et ASAT normaux, la glycémie à 4,1mmol/L. Les anomalies du rythme cardiaque n’ont pas nécessité de traitement anti-arythmique ou inotrope. Afin de confirmer cette intoxication, des échantillons sanguins et urinaires ont été recueillis à l’admission et 12heures après. L’achat des graines d’Aconit avait été effectué sur un site Internet de jardinage sans mention d’un danger particulier lié à la plante.

Méthodes

Un screening large de médicaments et toxiques, incluant la recherche des principaux alcaloïdes (et de leurs métabolites) des différentes espèces d’Aconit est réalisé par LC-HRMS. Les concentrations d’aconitine sont secondairement mesurées par LC-MS/MS.

Résultats

L’aconitine est le seul xénobiotique retrouvé dans les échantillons biologiques de la patiente à des concentrations comprises entre de 1,9 à 2,9μg/L dans le sang, et à une concentration urinaire de 403μg/L. Dans ces 2 cas graves (fibrillation ventriculaire réfractaire) rapportés en France, les concentrations sanguines et urinaires d’aconitine étaient de 1,95, 13μg/L, 2412μg/L et 6700μg/L, respectivement. Entre 2001 et 2015, près de 5000 cas d’intoxications (incluant des décès) par l’aconit ont été rapportés dans le monde [1]. Depuis l’année 2000, 76 cas d’intoxication sont recensés par les Centres antipoison français avec, dans 36 cas, des signes neurologiques (avec paresthésies précoces), complétés, dans 28 cas, par des signes cardiaques (tachycardie, arythmies ventriculaires, hypotension…). Les alcaloïdes diterpéniques contenus dans la plante provoquent une activation permanente des canaux NA+ (notamment au niveau du myocarde). Dans le cas présenté, la symptomatologie a été peu sévère en raison probablement de la dose ingérée modérée, du jeune âge de la patiente et/ou de polymorphismes génétiques connus influant le métabolisme de l’aconitine.

Conclusion

L’intoxication par Aconit, à dose significative, nécessite une surveillance en milieu de réanimation.

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Vol 29 - N° 2S

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  • Intoxication létale au GHB suite à une prise massive de gammabutyrolactone (GBL)
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